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Énergie Solaire pour Al Kalamoun : Un coup de pouce à la durabilité de l’eau du camp Syrien

Publié le mardi 24 septembre 2024

« Tant qu’il y a du soleil, il y a de l’eau. Cela n’avait jamais été aussi facile auparavant. », déclare Ramzi, déplacé dans le camp d’Al Kalamoun .   

Près de la frontière turque, le camp d’Al Kalamoun fait partie d’Al Kammouneh, le plus grand site pour personnes déplacées du nord-ouest de la Syrie, ouvert à la mi-2022. Le site a été construit pour héberger les personnes déplacées par le conflit syrien et vivant dans des sites informels autour de la zone. Des personnes ayant perdu leur maison lors du tremblement de terre en 2023 l’ont également rejoint.  

Photo : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

  • 23,2 millions d'habitants
  • 150ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 693 917 personnes bénéficiaires

Lorsque les 6 000 personnes sont arrivées au camp d’Al Kalamoun, il n’y avait pas de puits et elles ont dû faire appel à des camions-citernes pour répondre à leurs besoins. Les ménages ont donc acheté de l’eau à des sociétés privées pour remplir leurs réservoirs, une dépense coûteuse alors même qu’elles avaient déjà du mal à couvrir leurs besoins de base.   

Dès le mois de juillet 2022, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a commencé à fournir un accès à l’eau grâce à des pompes à eau alimentées par des générateurs diesel. Sept puits ont ainsi été creusés par l’ONG et d’autres acteurs locaux et internationaux.  

La solarisation de la station d’eau d’Al Kalamoun  

« Nous avions l’habitude d’imposer des règles strictes en matière d’utilisation de l’eau, explique Jabal, un habitant d’Al Kalamoun. Le générateur diesel et la pompe à eau tombaient souvent en panne, et nous étions également préoccupés par les pénuries de carburant. »   

Lorsque le générateur de la pompe à eau est tombé en panne et que les réservoirs d’eau domestiques se sont vidés, les habitants ont dû acheter de l’eau à des sociétés privées de transport d’eau, ce qui s’est avéré coûteux et souvent inférieur aux normes de qualité de l’eau potable. Chaque baril de 200 litres coûte 10 lires turques (environ 0,27 euro) et la plupart des résidents du camp ne pouvait pas se le permettre.   

Pour résoudre ces problèmes, en juillet 2024, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a achevé l’installation d’un système solaire dans le camp d’Al Kalamoun, permettant le fonctionnement du générateur non plus au combustible fossile mais à l’énergie solaire pendant les périodes d’ensoleillement.  

Photo : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

Photo : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

« L’eau est pompée par le réseau 8 à 9 heures par semaine, et elle est pure et potable », déclare Um Ahmad, une résidente du camp. Elle ajoute : « Pendant les heures où l’eau est pompée, je fais des activités qui consomment beaucoup d’eau, comme la lessive, le bain des enfants et le nettoyage de la maison. » Pendant les heures de pompage, la famille remplit également le réservoir d’eau de la maison.   

Jabal ajoute que le pompage de l’eau a également réduit les dépenses de son foyer. « Je suis instituteur et mon salaire mensuel est d’environ 100 dollars américains (91 euros). J’ai besoin d’au moins deux barils d’eau par jour, ce qui coûte environ 1 USD (0,90 euro) par jour. »  Il confirme que les projets durables à long terme cumulent de nombreux avantages. « Si nous venions à perdre le soutien des organisations humanitaires, les centrales solaires coûtent moins cher à entretenir, elles sont plus avantageuses pour nous que celles qui fonctionnent au diesel ou au carburant. »   

En outre, cette transition a permis d’éliminer le bruit récurrent et la pollution causés par le générateur diesel. « Le bruit du générateur diesel était constant tout au long de la journée, explique Um Ahmad. Lorsque je passais devant le générateur, je me demandais comment les voisins qui vivaient à proximité pouvaient supporter un bruit pareil. »   

De même, Um Ala’a, qui vit dans le camp depuis trois ans, explique qu’avant le projet de solarisation, « l’air était toujours pollué, l’odeur des fumées du générateur emplissait le camp » 

 « Nous espérons que d’autres panneaux solaires seront ajoutés pour fournir de l’eau pendant plus d’heures à un plus grand nombre de foyers dans la région », déclare Jabal, ajoutant qu’ « il est crucial d’utiliser l’eau proportionnellement aux besoins, d’éviter le gaspillage et de signaler tout dommage au système ».   

Photo : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

En effet, il incombe aux résidents et aux responsables du camp, soutenus par l’ unité des services d’eau du Conseil Local, de pérenniser le projet. Cela suppose d’assurer l’entretien des installations de pompage, de fournir aux bénéficiaires de quoi stocker l’eau et de tenir compte des contraintes du terrain, tel que la pente, pour maximiser l’efficacité des réseaux d’eau. Toutes ces améliorations doivent permettre aux résidents de satisfaire leurs besoins en eau sans dépendre de camions-citernes privés ou d’autres sources.  

Comme l’ont fait remarquer les responsables d’Al Kalamoun, nombre d’autres camps et résidents de la région d’Al Kammouneh auraient eux-aussi besoin d’être soutenus par de tels projets durables.  

Contexte du projet de solarisation financé
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL est présente en Syrie depuis 2012 et fournit notamment une assistance en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) aux personnes touchées par le conflit. Avec le soutien du Bureau d’assistance humanitaire (BHA) de l’USAID, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a fourni un accès durable à l’eau à Al Kalamoun et à d’autres camps de la région, notamment en permettant le fonctionnement de stations d’eau grâce à l’énergie solaire. En plus de réduire les coûts opérationnels de la station et de garantir un accès fiable à l’eau pour le camp, la solarisation a permis de réduire la dépendance à l’égard des sources d’énergie non renouvelables tout en réduisant la pollution.  

Photo d’en-tête : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

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