La Mpox, maladie proche de la variole, se distingue par de nombreux boutons purulents qui couvrent le corps des personnes infectées en une dizaine de jours. Elle est causée par un virus contagieux qui a connu une recrudescence en 2024 en République démocratique du Congo, si bien que l’OMS a déclaré mi-août une urgence de santé publique de portée internationale. Présente depuis 2000 en République démocratique du Congo (RDC), SOLIDARITÉS INTERNATIONAL participe activement à l’organisation de la réponse à cette épidémie sur les zones où elle agit.
La RDC est aujourd’hui le principal foyer de diffusion de la Mpox avec 95% des cas répertoriés. Au 21 septembre 2024, un cumul de 27 817 cas avait été notifié¹ et l’on notait une accélération très sensible des contaminations sur les dernières semaines. Avec 850 décès, la létalité de la MPOX est basse, mais le virus affecte principalement des populations déjà très vulnérables, et notamment les enfants qui représentent 82% des décès².
Très contagieux, le virus se transmet par les fluides corporels (salive, selles, urines, sperme…), et reste sur les surfaces et les linges de maison. Pour cette raison, les personnes qui n’ont pas accès à des conditions sanitaires satisfaisantes en sont prioritairement victimes. Or la RDC, en proie à des conflits chroniques dans l’est du pays principalement, doit faire face à une très grave crise de déplacements forcés. L’ONU estime à 7,2 millions le nombre de personnes déplacées dans le pays.
« En plus des nombreux conflits intercommunautaires, des groupes armés et des ingérences des pays voisins, la RDC est souvent le foyer d’épidémies, comme Ebola, le choléra et a aussi subi la Covid », explique Dorothée Béchaux, directrice pays en RDC pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. « Comme les services de base ne sont pas fonctionnels, de telles épidémies se développent rapidement et détériorent encore les conditions de vie des habitants. »
République démocratique du Congo
Contexte et action- 102,26 millions d'habitants
- 179ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
- 975 048 personnes bénéficiaires
Les camps de personnes déplacées sont des zones particulièrement vulnérables aux épidémies, car ils cumulent la promiscuité au manque d’eau et d’hygiène. Les actions menées par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL dans le cadre de ses activités de lutte contre les épidémies, comme le choléra sont donc particulièrement indiquées pour lutter également contre la diffusion de la Mpox. L’enjeu est aujourd’hui de les renforcer et de permettre aux familles de vivre dans des conditions d’hygiène satisfaisantes. Pour cela, les actions sont connues : il faut gérer les boues fécales, construire des latrines, donner accès à de l’eau potable en quantité suffisante, distribuer les articles d’hygiène essentiels (bidons, savons, lessive…), et sensibiliser la population aux bonnes pratiques d’hygiène. Ces actions doivent être mises en œuvre à beaucoup plus grande échelle pour que chacun ait la possibilité de maintenir une hygiène suffisante dans son abri.
L’arrivée imminente de la saison des pluies va compliquer la gestion de l’épidémie : latrines débordantes, eau potable de moins bonne qualité, déchets… Les catastrophes que subissent les habitants de RDC se surajoutent les unes aux autres, entrainant une extrême vulnérabilité Pour ces raisons, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL travaille à intensifier son impact dans le Nord Kivu et le petit Nord Kivu, et à développer ses actions vers d’autres zones touchées par l’épidémie.
¹ Institut national de santé publique COUSP – RDC
² https://www.acaps.org/fileadmin/Data_Product/Main_media/20240920_ACAPS_DRC_-_Monkeypox_update.pdf
© Guerchom Ndebo