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Dans les pas des personnes réfugiées

Publié le lundi 30 septembre 2024

Plus d’une personne sur 69 sur Terre a été contrainte de fuir de chez elle, si bien que l’on comptait plus de 120 millions de personnes déplacées en mai 2024¹. Un chiffre qui a augmenté pour la douzième année consécutive. Pour contrer le flot de préjugés que charrie cette situation, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL vous invite à suivre les pas d’une personne qui subit un déplacement forcé du fait d’un conflit ou de violences armées.

Lé départ

Mariama, Abala, région de Tillabéry, Niger

© Abdoul-Rafik Gaissa Chaibou / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Des gens armés débarquaient souvent pour nous racketter et nous réclamer des rançons. Après nous avoir tabassés et emporté nos économies, ils nous ont chassés de chez nous. Pour un temps, nous avons vécu dans nos champs, mais quand ils ont su cela, ils nous ont pourchassés dans les champs avec leurs motos la journée, et la nuit ils utilisaient des lampes torches pour nous repérer, alors nous avons été obligés de fuir le village.

Mariama

Dans des pays en proie à des conflits armés, assassinats, pillages, viols de masse, mutilations, bombardements, sont le fait de nombreux groupes armés et de troupes militaires. Fuir sa maison et son village n’est donc pas un choix. C’est bien souvent la seule option pour espérer survivre face à l’irruption d’un groupe  armé. Dans l’urgence d’une attaque, les personnes s’enfuient sans toujours réussir à rassembler leur famille. Les personnes trop âgées, malades ou handicapées ne sont souvent pas en capacité de prendre la route à pied. Ainsi, les familles sont régulièrement séparées et déplorent des décès et des agressions de ceux qui n’ont pu s’enfuir.

La route

Lorsqu’une attaque frappe un village, les personnes passent souvent une première nuit dehors non loin de leur habitation, dans la brousse, la forêt ou dans les champs. Quand le danger perdure, elles prennent alors la décision de chercher refuge plus loin. Il faut pouvoir marcher sans s’arrêter parfois des jours entiers. Tout le monde ne parvient pas au bout de ce voyage. Il faut parfois traverser des lignes de front, le manque d’eau et de nourriture se fait sentir dès les premiers kilomètres et les mauvaises rencontres sont légion. Enrôlements forcés dans des groupes armés, abus sexuels et toutes formes d’exploitation et de trafic humain se multiplient à la faveur du manque total de protection.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL intervient donc sur le trajet des personnes qui fuient les combats. C’est le cas au Soudan du Sud, qui avait déjà accueilli 720 000 personnes en provenance du Soudan voisin mi-2024. La ville sud-soudanaise de Renk représente un point d’étape pour de nombreuses personnes déplacées. Elles y sont hébergées dans des centres de transit. Nos équipes y assurent la réhabilitation et l’entretien journalier des latrines, l’évacuation des déchets, ainsi que le traitement de l’eau pour 18 000 personnes .

L’arrivée

Sago, Camp de Faladié, Bamako, Mali

© Tiécoura N’Daou / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

J’aimerais que les gens m’aident afin que les enfants puissent fréquenter l’école. Il nous manque vraiment du travail. Nous travaillons dans les décharges pour faire le tri dans les ordures. Dans les décharges on se moque de nous en nous traitant de tous les noms d’oiseaux. Ce travail est fatigant et susceptible à la longue de nous rendre malades. Mais quand on n’a pas le choix, ni les moyens, nous ne pouvons faire autrement.

Sago

Blessées, assoiffées, exténuées et traumatisées, la condition physique des personnes qui ont fui leur foyer est d’emblée critique. Les lieux d’accueil naissent spontanément, en dehors de toute infrastructure nécessaire. Le manque d’eau, de latrine, d’assainissement, de ramassage des déchets crée des conditions favorables au développement de maladies hydriques. Les familles vivent dans le dénuement le plus complet, puisque leur fuite a provoqué la perte de leurs moyens de subsistance. Éloignées de leur réseau de sociabilité, leur trajectoire de vie coupée nette, leurs études stoppées, les personnes découvrent alors la vie dans les camps avec son contingent de dépendance, d’absence totale de perspectives et de protection. Sans une aide rapide et consistante, l’adoption de stratégies de survie négatives, comme la prostitution, la mendicité, le travail des enfants, entraînera des conséquences catastrophiques.

La mise en place d’une assistance, dès les premières heures de l’arrivée des personnes, est primordiale. C’est pourquoi SOLIDARITÉS INTERNATIONAL distribue des kits “nouveaux arrivants” contenant des produits de base, comme de l’huile, du sucre ou des conserves, ainsi que des biens, casseroles, bâches, seaux, permettant aux familles de subvenir à leurs premiers besoins.

La solidarité des pays voisins

Moussa, Région de Tillabéry, Niger

© Abdoul-Rafik Gaissa Chaibou / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Ici, nous avons accueilli au moins quatre villages de déplacés. Lorsqu’ils sont arrivés, on a fait au mieux pour les accueillir. Nous leur avons montré des endroits où vivre, puis accordé de la nourriture et de l’eau qu’on se partage.

Moussa

58% des personnes qui ont subi un déplacement forcé à la suite de violences restent dans leur pays d’origine.* On nomme ces personnes des déplacés internes. Celles qui traversent une frontière pour trouver refuge dans un autre pays sont qualifiées de réfugiées. Les pays à revenu faible ou moyen ont accueilli 75 % des personnes réfugiées en 2023* , mais leurs infrastructures ne permettent pas d’absorber plus de demandes. Au final, les mouvements de solidarité naturelle peuvent s’éroder lorsque les crises durent. Le Liban, avec ses 5 millions d’habitants, a ainsi vu l’arrivée d’1,5 million de personnes réfugiées syriennes, majoritairement dans les années 2011 et 2012. Le pays a su faire face à cette situation, mais lorsqu’il a basculé dans la crise en 2019, les tensions entre les réfugiés syriens et les communautés hôtes libanaises se sont fortement accrues. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’est alors adaptée en adressant son assistance sur des critères de vulnérabilité aux personnes réfugiées autant qu’aux membres des communautés hôtes. C’est le cas autour du fleuve Litani, dans la plaine de la Bekaa, qui accueille de nombreux réfugiés et où SOLIDARITÉS INTERNATIONAL mène un projet de réduction du risque d’inondation profitable à tous. Les personnes réfugiées et déplacées pour cause de conflit ont été plongées dans des situations de violence et de vulnérabilité qui rendent l’assistance humanitaire nécessaire. En apportant une aide digne et vitale, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL leur permettent non seulement de survivre, mais aussi de retrouver des perspectives d’avenir.

Source : 
¹ UNHCR Global Trends – 2023

Photo d’en-tête : © Abdoul-Rafik Gaissa Chaibou / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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