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Contrer le manque d’eau dans les villages isolés d’Afghanistan

Publié le vendredi 20 décembre 2024

À l’est de l’Afghanistan, la province montagneuse de Kapisa a une altitude moyenne de 2300 m et compte des sommets qui approchent les 5000 m. Les villages disséminés dans ce relief de l’Hindou Kouch sont donc particulièrement isolés et difficiles à atteindre. Le conflit qui a sévi pendant 40 ans dans la région a gravement endommagé les infrastructures, rendant la vie des villageois plus difficile, et notamment leur accès à l’eau potable. C’est dans ce contexte que SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a commencé à intervenir dans la région, début 2022, avec le soutien de la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

  • 42,2 millions d'habitants
  • 180ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 90 831 personnes bénéficiaires

La petite province de Kapisa, au Nord-Est de l’Afghanistan compte plusieurs villages nichés dans les hautes montagnes. 

Les habitant de la région y vivent isolés des villes voisines. La plupart des routes sont endommagées et parfois dangereuses pour ceux qui les empruntent. Par temps de pluie ou de neige, certaines routes deviennent même complètement impraticables. 

Si certains hommes vont travailler dans ces villes, les habitants de la région vivent en grande partie de l’agriculture, à travers l’élevage ou la culture de céréales et légumes comme des noix ou des grenades. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Pour les habitants de la province de Kapisa, l’isolement géographique est un véritable souci. Dans certains districts, atteindre le marché dans les villes voisines pour acheter de quoi manger occupe toute une journée. Les voies d’accès sont très limitées et souvent dangereuses : “Il y a des accidents, explique Shafiq Ahmad, Coordinateur eau, hygiène et assainissement pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, certaines personnes sont mortes à cause du mauvais état des routes. 

Se ravitailler en eau potable peut également se révéler très difficile. Ainsi il fallait deux heures à Khadija, 13 ans, pour aller chercher l’eau pour les 18 membres de sa famille, depuis son village de Kunje Hajat Ga. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Les conditions de vie des habitants de Kapisa se sont considérablement dégradées ces dernières années, notamment à cause des sécheresses. Certaines familles de la province ont parfois dû boire de l’eau impropre à la consommation, comme de la neige fondue, en fonction des aléas des intempéries.  

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL redonne accès à de l’eau potable et saine en construisant des réseaux qui rapprochent les points d’eau des villages. Ces infrastructures peuvent résister en toute saison, y compris en cas d’inondations ou de fortes gelées.  

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

C’est Ibrima, 10 ans, qui s’occupe de l’approvisionnement en eau pour sa famille de 9 personnes. Grâce à la création du point d’eau à Limia, son village, cette tâche ne lui prend plus que 10 minutes à présent. 

Jusque-là, les familles de Limia devaient marcher près d’une heure pour atteindre le point d’eau le plus proche. Cette eau était utilisée pour abreuver les bêtes, laver le linge et subvenir aux besoins des familles, si bien qu’elle devenait vite impropre à la consommation. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Il ne se passait pas une journée sans qu’un enfant du village ne souffre de diarrhée, car la pénurie d’eau entraine la multiplication des maladies. Face à cette situation d’hygiène délétère, ce sont les habitants qui ont fait appel à SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. L’installation de la pompe et du réservoir ont pu mettre fin à ce problème. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Les enfants de la région qui ne pouvaient se laver que deux fois par semaine auparavant, se lavent désormais tous les jours. Cela a été rendu possible par l’adduction de l’eau dans les villages et l’apprentissage de nouvelles habitudes d’hygiène lors de campagnes d’information. 

Chaque foyer bénéficie également de ses propres latrines et les familles sont formées à leur entretien. Auparavant, elles faisaient leurs besoins dans la nature, ce qui favorisait la propagation des maladies hydriques. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Pourtant, à Kapisa, les barrières à l’adoption de nouvelles habitudes d’hygiène sont nombreuses, comme le très bas niveau de revenu, l’isolement de la région et le manque d’accès au marché local, qui empêchent les familles de s’acheter du savon ou du dentifrice.  

Grâce aux distributions d’articles d’hygiène organisées par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, les enfants se lavent à présent les dents tous les jours.  

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Pour faire connaitre les normes d’hygiène aux villageois, l’ONG a mis en place des stations de promotion à l’hygiène. Former et sensibiliser de petits groupes de personnes permet de répandre progressivement de nouvelles habitudes au sein des communautés. 

Des groupes de femmes ont par exemple bénéficié de sessions de sensibilisation spécifiques à l’hygiène féminine et des problématiques de santé qui les concernent. 

Sur le long terme, ces initiatives vont permettre d’améliorer la santé des habitants de la province. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Stocker l’eau de façon à ce qu’elle reste saine nécessite des connaissances spécifiques qui sont transmises aux villageois. En cuisine aussi, les habitants font désormais bouillir l’eau pour la désinfecter avant de l’utiliser.

Toutes ces nouvelles habitudes se sont peu à peu installées dans les foyers de la région où l’ONG est implantée.

Afin de pérenniser ces améliorations, l’ONG a constitué et formé un comité de maintenance des infrastructures d’accès à l’eau. Ces personnes sont formées et équipées de kits supplémentaires d’eau et d’entretien pour gérer et maintenir le réseau d’eau en état, y compris lorsque les équipes auront quitté le territoire. 

© Oriane Zerah / SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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