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Colombie : favoriser l’accès à un permis de séjour pour les personnes migrantes vénézuéliennes et accompagner les organisations de la société civile

Publié le mercredi 17 mai 2023

Depuis 2013, le Venezuela fait face à une crise politique, sociale et économique sans précédent dont les conséquences humanitaires affectent de nombreux pays d’Amérique latine. Le principal pays d’accueil est la Colombie.  

Pour contribuer à la défense des droits des personnes migrantes vénézuéliennes en Colombie, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL accompagne  leur processus de régularisation au côté d’organisations locales dans trois départements : Norte de Santander, Santander et Atlántico. 

Une crise migratoire majeure 

Le Venezuela a souffert d’une hyperinflation de plus de 250% entre janvier et mai 2021. Selon une enquête de 2021 sur les conditions de vie au Venezuela, le taux de pauvreté est de 94,5%, les trois quarts de ces ménages étant considérés comme extrêmement pauvres.  

En raison de cette crise, 7,1 millions de personnes ont quitté le Venezuela, avec des conséquences politiques, économiques, sécuritaires et humanitaires (OCHA 2022). 2,5 millions de ces personnes se sont installés en Colombie, dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions d’existence. Toutefois, beaucoup vivent dans des quartiers d’habitats informels, précaires et insalubres.  

En mai 2021, le gouvernement colombien a mis en place un permis de séjour temporaire, valable 10 ans, à destination des personnes migrantes vénézuéliennes. Néanmoins, pour en profiter, ces personnes doivent être accompagnées durant toutes les étapes du processus (information, gestion, et suivi jusqu’à obtenir le document officiel). Par ailleurs, en Colombie, les migrants vénézuéliens sont exposés à une discrimination à l’embauche, liée à un fort sentiment de xénophobie. 

Le défi de l’intégration des personnes migrantes vénézuéliennes

La Colombie compte 4,09 millions de personnes migrantes dans le besoin (RMRP 2023-2024). Cet afflux a mis à rude épreuve le système économique et social colombien avec des pressions importantes sur les services de base, les administrations et le marché du travail.  

Les personnes migrantes ont un accès difficile à la nourriture, aux produits de base et aux services de santé. Elles peuvent connaître des pénuries de carburant, d’électricité et d’eau potable. La hausse des prix des produits alimentaires a été l’an dernier de 27%. 

Selon Migration Colombia, en octobre 2022,   le permis de séjour temporaire a été délivré à 889 228 personnes, alors qu’environ 2,5 millions ont entamé le processus¹. Ces chiffres démontrent les difficultés des migrants à accéder à ce statut.  

Le contexte est particulièrement complexe dans les départements frontaliers avec le Venezuela. Les personnes migrantes vénézueliennes sont affectées par les conséquences du conflit armé (disputes de territoires par les groupes armés) et les désastres naturels (inondations fréquentes). 

Un permis de séjour pour améliorer les conditions de vie des personnes migrantes vénézuéliennes  

Dans le cadre d’un projet financé par la Coopération allemande pour le développement (GIZ) et l’Union européenne dans les départements de Norte de Santander, Santander et Atlántico, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL travaille en collaboration avec six organisations de la société civile et de la diaspora (OSC) déjà actives dans cette crise migratoire, comme De Pana Que Sí et Entre 2 Tierras. 

Les objectifs de ce projet sont de promouvoir la régularisation des migrants et de faciliter l’accès aux services essentiels dans les communautés. Il s’agit également de renforcer les capacités organisationnelles de ces OSC, notamment leur structure comptable et administrative. 

Fin mars 2023, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL et ses partenaires avaient déjà atteint environ 18 200 bénéficiaires. 9 774 personnes ont pu recevoir leur permis de séjour, et 8400 ont pu avoir accès a un ou plusieurs services de base (éducation, santé, etc). 

Témoignage d’Alberto Dodobuto, un employé de Entre 2 Tierras 

« Grâce au soutien d’organisations telles que l’Union européenne, la Coopération allemande pour le développement (GIZ), et SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, la Fondation Entre Dos Tierras est un bel exemple de projet qui impacte également ces employés, au-delà de ces bénéficiaires. Je m’appelle Alberto Dobobuto. Je suis originaire du Venezuela, dans l’État de Yaracuy. Je suis arrivé en Colombie en 2018, et le plus dur a été de laisser ma famille. Ce fut un changement de vie radical. J’exerçais un travail en lien avec mes études, ce qui n’est plus le cas maintenant. En arrivant en Colombie, je n’avais aucune ressource financière, et j’ai du travaillé dans la rue. C’est dans ce contexte que j´ai bénéficié de l’aide de l’association Entre 2 Tierras. J’ai pu réaliser à travers cette expérience l’importance de manifester de l´empathie envers les autres. La directrice de cette association a beaucoup soutenu ma famille, et avec ma femme, nous avons maintenant une meilleure stabilité professionnelle. Je souhaiterais remercier chaleureusement toutes ces organisations internationales qui sont solidaires envers les personnes migrantes vénézueliennes. » Alberto Dodobuto 

Témoignage de Maribel Sánchez, une employée de De Pana Que  

« Je m’appelle Maribel Sánchez, je suis vénézuélienne, et je viens de Maracaibo dans l´État de Zulia. Je suis en Colombie depuis environ 5 ans ans. Au Venezuela, je travaillais pour l’association Niño Zuliano, dont je suis devenue vice-présidente. Néanmoins, j’ai du abandonner 20 ans de carrière pour venir en Colombie. Aujourd’hui, je travaille pour l´association De Pana Que . De nombreuses personnes migrantes vénézueliennes ont besoin d’un accompagnement parce qu’elles ne connaissent pas le processus leur permettant d’accéder à leurs droits en Colombie, par exemple la régularisation. Un grand nombre de personnes n’étudient pas, et ne sont pas scolarisés, ce qui les rend d’autant plus vulnérables. Sentir que nous contribuons tous chaque jour à notre niveau pour cette population qui en a tellement besoin nous procure une grande satisfaction. Je me sens heureuse, et infiniment reconnaissante envers Dieu, pour m’avoir conduite en Colombie et intégrée dans cette association De Pana Que . » Maribel Sánchez 

¹ https://www.r4v.info/es/colombia 

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