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Gérer l’eau et l’hygiène pour couper la chaîne de transmission de la maladie

Publié le vendredi 6 avril 2018

Face aux maladies hydriques, la complémentarité des acteurs humanitaires, médicaux et non médicaux, est primordiale. Pour SOLENNE BARBE, Directrice des opérations de l’ONG médicale ALIMA, partenaire de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur plusieurs terrains d’activités, l’accès à l’eau est d’une importance capitale. Interview :

Quelle est l’importance de l’eau au niveau médicale dans les centres de santé ?

 

L’accès à l’eau potable, qui est un besoin de base, conditionne l’état sanitaire d’une population et des individus, en particulier les enfants. L’eau dans les opérations médicales est aussi indispensable dans le cadre de l’hygiène dans les milieux hospitaliers. Les maladies nosocomiales sont aussi un problème majeur de santé publique au global et donc évidemment l’eau potable est très importante dans un univers médical. Au-delà de la consommation courante, il y a dans nos services pédiatriques, en particulier pour les nourrissons, et les soins intensifs, la question de la dénutrition avec du lait thérapeutique. Si l’eau utilisée n’est pas parfaitement propre et potable, on ne peut pas nourrir les enfants qui vont avoir des diarrhées ou vomir.

Quelles est la plus-value d’une ONG comme SOLIDARITÉS INTERNATIONAL pour des médicaux comme vous ?

 

Il y a des maladies épidémiques qui peuvent être transportées par l’eau et des maladies où l’eau est un réservoir du vecteur (palu, dengue notamment). Ce qu’on attend d‘une ONG avec la technicité de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL diffère en fonction des opérations. Mais au global, l’importance pour nous est avant tout l’adaptabilité et la compréhension de l’activité médicale en lien direct avec l’eau. Lors d’une épidémie de choléra par exemple, le fait que SOLIDARITÉS INTERNATIONAL s’occupe de la chloration, de la vidange de latrines ou de l’accès à l’eau potable, nous laisse du temps pour nous concentrer sur le médical. Nous avons, chez Alima, la capacité technique pour ces opérations. Pour autant, ne pas avoir à embaucher du personnel et à gérer tout le coté administratif qui va avec, nous permet de soigner plus de personnes. En Haïti, quand on ouvre en urgence un centre avec 300 lits, nous avons besoin de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL pour s’occuper du maillon externe et couper la chaîne de transmission de la maladie.

Outre le choléra et la malnutrition, sur quelles autres maladies spécifiques SOLIDARITÉS INTERNATIONAL et Alima pourraient se compléter ?

 

Il y a plusieurs types d’activités, notamment sur le palu et la dengue, sur lesquelles SOLIDARITÉS INTERNATIONAL pourrait apporter un savoir-faire. Mais c’est assez complexe. Cela demande des compétences complémentaires qui ne sont ni celles d’ONG comme SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, ni les nôtres. Il faut travailler avec les entomologistes qui, eux, sont capables de “ cartographier ” les zones de pontes des moustiques porteurs de maladies et de mettre en place des programmes de traitement de l’eau de ces sources qui sont à proximité des lieux de vie des populations. Il faudrait aussi développer des travaux de recherche et d’innovation spécifiques du traitement de l’eau dans ce genre de configuration.

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Narges Afghanistan Témoignage

L’eau est très importante pour nous
parce qu’on ne peut pas vivre sans. « 

NARGES, Afghanistan

*Créée en 2009, The Alliance for International Medical Action (Alima) met en réseau et renforce des ONG nationales de médecine humanitaire pour mettre en oeuvre des projets de soins exigeants tant dans la qualité de la médecine que dans le nombre de patients traités. Ces projets s’inscrivent à la fois dans les urgences humanitaires et dans des contextes de crises chroniques.

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Photos : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL