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Rencontre avec Laura Mundabi, Responsable Eau, Hygiène, Assainissement à Mayotte

Publié le vendredi 16 mai 2025

Quelles sont vos fonctions chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL 

J’ai commencé comme assistante au sein de la mission France. Je travaillais sur l’accès à l’eau des personnes précaires. Puis je suis partie un an et demi au Mozambique. J’étais de retour en France hexagonale quand le cyclone a frappé Mayotte. Quand j’ai vu que SOLIDARITÉS INTERNATIONAL allait envoyer une équipe de renfort, je me suis proposée de suite

Qu’est-ce qui vous a le plus frappé à votre arrivée à Mayotte ?

Je suis arrivée une semaine après le cyclone. Ce que j’ai vu à Mayotte était sans précédent. Le plus impressionnant, c’étaient les bangas, ces bidonvilles complètement soufflés. Nous sommes immédiatement allés rencontrer leurs habitants. Le constat était terrible. Partout où nous arrivions, nous étions les premiers à apporter du secours. Deux semaines après le cyclone, c’était toujours le cas.   

Comment les équipes ont-elles vécu le passage du cyclone ?

Mes collègues avaient été eux-mêmes touchés par le cyclone, et n’avaient cessé, depuis, d’apporter leur aide dans ce chaos qu’était Mayotte. Prendre des nouvelles, monter les premières cuves, filtrer l’eau… C’était un soulagement pour eux de voir arriver du renfort.  

Concrètement, comment avez-vous travaillé après le cyclone ?

Notre réseau de volontaires locaux a été extrêmement précieux. Nous avons mis à disposition de l’eau chlorée. Les maladies diarrhéiques risquaient de se propager, alors on a distribué du savon, de la lessive, des brosses à dents, et des pastilles de chlore. On a permis aux personnes de stocker l’eau en tout sécurité. Faire rentrer du matériel sur l’île a été une gageure, mais nous avons pu distribuer des jerrican, et installer des cuves…    

Bientôt six mois après le passage du cyclone, quelle est la situation à Mayotte ?

Les habitants des bangas ont reconstruit leurs logements précaires. Les arbres fruitiers et les cultures ont été soufflés, les conditions de vie en sont d’autant plus difficiles. La saison des pluies n’a pas créé de réserves d’eau suffisantes pour affronter la saison sèche. Il y a toujours des coupures d’eau régulières. La crise de l’eau perdure. SOLIDARITÉS INTERNATIONAL alerte sur le sujet depuis plus de 2 ans pour créer le sursaut nécessaire. 

Photo d’en-tête : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL