Quel est votre parcours professionnel chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ?
Je suis responsable adjointe Suivi Évaluation Redevabilité et Apprentissage de la base du Grand Nord Kivu. J’avais commencé chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL comme agent Suivi et Évaluation en 2019 et en 2020, après un test avec en course plusieurs hommes, j’ai eu le poste que j’occupe aujourd’hui. Je manage six salariés, je suis en charge du suivi et de l’évaluation de projet.
Rencontrez-vous des difficultés pour travailler du fait que vous êtes une femme ?
Avec mes collègues, non. Tous ont compris qu’une femme est tout aussi capable qu’un homme de conduire une équipe. Certaines autorités locales en ont aussi conscience. En revanche, là où ça peut être plus difficile, c’est dans les villages reculés. Il vaut mieux être accompagnée d’un homme si on veut être sûre de se faire entendre. Dans nos communautés, ce sont souvent eux qui ont le dernier mot. Alors je m’efforce de bien maîtriser mes sujets, je me documente et surtout, je veille à garder mon sang-froid dans les situations agaçantes !
En quoi pensez-vous qu’être une femme humanitaire fait la différence ?
Pour moi, être une femme est un atout, notamment dans le cadre des groupes de discussion que nous organisons pour mettre en place les projets humanitaires. Les femmes sont plus à l’aise et s’expriment plus librement avec des femmes. Cela nous permet donc d’aborder des sujets sensibles comme celui de la protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuel.
Photo : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL
Qu’est-ce que vous apporte le fait d’être une travailleuse humanitaire ?
Je me suis toujours sentie directement concernée par les souffrances humaines. Être humanitaire est pour moi l’occasion de m’investir pour répondre aux besoins de la communauté. Je tire beaucoup de satisfaction de mon métier, autant d’un point de vue professionnel que personnel.
Quel est le message que vous voudriez faire passer à celles et ceux qui vous lisent ?
J’encourage vivement les femmes à candidater à des postes d’humanitaires. Elles ont des perspectives d’évolution dans ce secteur. Je voudrais leur dire de ne pas baisser les bras et de persévérer, elles doivent être ambitieuses ! J’espère inspirer les prochaines générations.
Photo en-tête : © Guerchom Ndebo