Quel a été votre parcours chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ?
J’ai commencé à travailler pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL en 2018 au Nigéria. En 2021, la ville où nous nous trouvions a subi une attaque d’un groupe armé. Nous nous sommes enfermés dans la pièce de sécurité pendant toute la nuit, et le lendemain, nous avons réussi à évacuer la ville sans dommage. Suite à ça, je suis devenu responsable de la sécurité d’une base, puis coordinateur sécurité et accès pour l’ensemble de la mission Nigéria.
Quel est le contexte sécuritaire au Nigéria ?
Rien que dans le nord-est du Nigéria, 2,2 millions de personnes ont été déplacées. Elles ont fui les attaques commises par les groupes affiliés à Boko Haram et à l’État islamique en Afrique de l’Ouest. Le pays subit également une forte insécurité alimentaire qui peut mener à des tensions.
Quels risques courent les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ?
Pour l’équipe de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, le principal danger est le risque d’enlèvement. C’est devenu un business partout dans le pays. Parfois contre rançon, mais il arrive aussi que les groupes armés ne demandent rien et exécutent les personnes enlevées.
L’autre danger est l’utilisation d’engins explosifs improvisés sur les routes. On conseille donc de ne prendre la route qu’en cas de réelle nécessité.
Quelle est la politique de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL en matière de sécurité ?
SOLIDARITÉS INTERNATIONAL distingue cinq niveaux de sécurité. Quand on passe en niveau 5, la décision peut être prise d’évacuer. Au Nigéria, la plupart des bases sont en niveau 4. À chaque fois que l’on passe d’un niveau à un autre, il faut adapter les règles de sécurité pour protéger l’équipe. Par exemple en restreignant les lieux et rues accessibles à l’équipe. À l’inverse, on peut aussi alléger certaines règles, si elles deviennent trop strictes par rapport au risque réel et créent trop de stress à l’équipe.
Comment évaluez-vous les risques qui pèsent sur les équipes de la mission ?
Quand nous décidons de travailler dans un lieu, nous étudions les risques, puis nous mettons en place des mesures pour les réduire, comme le fait d’être discrets dans nos déplacements. Nous monitorons ensuite le contexte au quotidien et pour cela, les relations interpersonnelles avec les communautés et autorités locales, sont primordiales. On va rendre visite aux gens, on s’intéresse à eux. Ce sont les discussions sincères, cultivées sur le long terme, qui sont les meilleures sources d’information.
Photo d’en-tête : © SOLIDARITÉS INTERNATIONAL