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Régis Dantin, Coordinateur Programme, Bangladesh

Publié le vendredi 4 avril 2014

L’esprit d’entreprise, une plus-value pour l’humanitaire

Spécialiste du développement agricole, Régis Dantin a toujours voulu mettre son savoir-faire au service de l’action humanitaire. Et s’il est devenu entrepreneur en France, en créant sa microbrasserie, c’est pour être encore plus performant sur le terrain. 

Une carrière dans l’humanitaire, c’est possible …

Témoignage

À mon sens, l’humanitaire est un métier qui s’apprend comme n’importe lequel, et qui parfois s’avère très compliqué. Avoir envie d’aider ne suffit pas. Alors qu’un moteur de motivation est essentiel au démarrage, il faut vite se choisir un angle d’attaque technique. Si on veut être en mesure de répondre à des besoins, on est obligé de développer des connaissances et des véritables compétences. Pour moi, c’est aussi une question de respect vis-à-vis des équipes nationales. Nous nous devons d’être compétents et professionnels, surtout quand il s’agit de former une équipe et de renforcer ses capacités.

… à condition de vite se choisir un angle d’attaque technique

De mon côté, j’ai su assez rapidement que je voulais étudier les principes du développement agricole et rural pour ensuite les appliquer dans le domaine de la solidarité internationale. Je me suis donc formé au développement agricole, principalement à l’Institut de Formation et d’Appui aux initiatives de Développement (IFAID), après des études d’agronomie. En sortant de l’école, je me suis envolé pour Haïti, où j’ai travaillé avec une organisation locale sur le développement d’une filière agricole. Après cette première expérience, j’ai travaillé six ans comme chef de projet, expert technique, formateur et coordinateur de programmes dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la relance économique. J’ai pu travailler dans des contextes variés tels que le Congo, différents pays d’Afrique de l’Ouest et le Bangladesh, à la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de projets d’urgence et de relance économique.

« Les humanitaires sont avant tout des gestionnaires de projet »

Aujourd’hui, les humanitaires sont avant tout des managers et des gestionnaires de projet. Le poste de coordinateur programme que j’ai occupé au Bangladesh illustre bien cette tendance, avec  une partie pratique – la supervision des projets, demandant un appui technique direct – et un volet institutionnel : le réseautage, la recherche de fonds, le développement d’une stratégie opérationnelle.

Par ailleurs, les humanitaires sont souvent amenés à mettre en place des activités génératrices de revenus, sans forcément avoir d’expérience entrepreneuriale. C’est pour cette raison, entre autres, que j’ai eu envie de monter ma propre entreprise, une microbrasserie. Durant trois ans, et en parallèle de missions humanitaires courtes, je me suis formé à la fabrication de bières artisanales et ai pu concevoir et lancer le projet en Aveyron, mon département d’origine. L’expérience humanitaire m’a été utile pour réaliser les études de marché, le dimensionnement technique et la recherche de financement, vu que je m’occupais déjà de ces sujets lors de mes missions. Cependant, il faut en plus produire, vendre et gérer soi-même sa propre structure, avec des risques à assumer personnellement, ce qui  donne toute une autre dimension au travail qu’on fournit ensuite sur le terrain.  Cette expérience, en touchant du doigt la réalité des petits entrepreneurs que nous aidons dans les projets humanitaires, me permet d’être mieux en phase avec leurs contraintes et motivations.

Une carrière solidaire

Pour ma part, je n’ai jamais vraiment quitté SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, même si je suis parti travailler chez d’autres acteurs. L’esprit de la maison me correspond bien et ça, c’est quelque chose que j’ai envie de conserver. D’ailleurs, je m’envole bientôt pour l’Afghanistan, où je vais travailler pour le GERES (Groupe Energies Renouvelables, Environnement et Solidarités), dans le cadre d’un consortium de trois ONG, dont… SOLIDARITÉS INTERNATIONAL !

  • 165,65 millions d'habitants
  • 129ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 29 780 personnes bénéficiaires