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Syrie : des cliniques mobiles pour renforcer la sécurité alimentaire

Publié le jeudi 19 novembre 2015

Avec plus de la moitié de la population déplacée, la Syrie est enlisée dans un conflit dont l’issue est plus que jamais incertaine. Lourdement impactés par le conflit, la population n’a que très peu de moyens de subvenir à ses besoins, notamment avec la destruction de nombreuses infrastructures. Nicolas Teuma, Coordinateur de programmes en Syrie pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, évoque notre approche d’amélioration de la sécurité alimentaire dans le pays.

 

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Andrea nous parlait des programmes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL en Syrie. Peux-tu nous en dire un peu plus sur notre approche en sécurité alimentaire ?

En général, les familles vivant dans le contexte actuel de la Syrie ont soit subi les déplacements réguliers ou doivent subvenir aux besoins d’autres personnes, elles aussi déplacées. Les familles les plus vulnérables se battent tous les jours pour couvrir leurs besoins élémentaires tels que l’alimentation et l’hygiène. Notre réponse est vraiment une approche d’urgence, mais plus précisément c’est un soutien aux populations affectées par le conflit. Ainsi, nous avons développé un système de distribution de petits animaux (poulets, moutons) aux familles les plus vulnérables, afin de leur offrir une source de petits revenus. Afin d’éviter le développement de maladies chez les animaux, pouvant entrainer leur perte, nous avons développé un système de clinique vétérinaire mobile gratuite, afin de prendre soin des animaux qui sont devenus le gagne-pain de certaines familles.

 

En quoi consiste la clinique mobile vétérinaire ?

C’est le meilleur moyen d’aider des éleveurs qui n’ont pas les moyens de garder leurs bêtes et c’est aussi en réalité le seul moyen de soigner des bêtes quand les services vétérinaires n’existent plus. L’équipe est composée d’un vétérinaire, d’un assistant, d’un responsable sécurité alimentaire et moyens d’existence, qui va suivre le projet et récolter les informations pour mieux cibler les prochaines actions, ainsi qu’un chargé de relations avec les autorités. C’est ce dernier qui s’assure des autorisations d’intervenir, qui dresse les listes de bénéficiaires avec les autorités locales (ce qui présente des risques dont nous sommes conscients), etc.

 

Où en est le projet aujourd’hui ?

Depuis fin août, l’équipe a rendu visite à 185 ménages et a soigné 1200 animaux. Pour lutter contre la décapitalisation, nous avions distribué environ 400 brebis et un millier de « kits poules », comprenant 4 femelles, un mâle, des aliments, du grillage… Comme ça marche, nous allons refaire une distribution équivalente. Pour chaque distribution, nous achetons les poules après avoir fait un contrôle de leur santé, pour voir si elles ont toutes leurs dents ! C’est l’avantage de ce programme car nous sommes sûrs que les bénéficiaires reçoivent des poulets en bonne santé, qui ne vont pas succomber à une maladie tout de suite.

 

Quels sont les moyens de la réussite de la clinique mobile dans un tel contexte ?

En plus de prodiguer des soins, la clinique mobile a un rôle de conseil. Le vétérinaire conseille l’éleveur et laisse parfois des médicaments sur place, au cas où. Beaucoup de choses doivent se construire sur la base de la confiance avec les autorités et les éleveurs. Le responsable du programme lui, fait le suivi de toutes les activités depuis la Turquie, en lien avec l’équipe de SI en Syrie. Par ailleurs, un mécanisme de plainte permet de répondre en temps réel aux préoccupations des éleveurs, avec en plus un système de retour sur place une semaine après pour voir si les bénéficiaires sont satisfaits des services. Ça ne traîne pas ! C’est notre gage de qualité, en quelque sorte. De plus, l’activité est peu onéreuse, avec un rapport coût/impact très intéressant. En revanche, ma seule crainte est qu’avec l’hiver, les choses risquent de se compliquer.

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