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Sensibilisation à l’eau, l’hygiène et l’assainissement

Publié le lundi 4 juin 2012

Agnès KAVIRA KIVALYANDI, sensibilisatrice SOLIDARITES INTERNATIONAL à Rutshuru (Province de Nord-Kivu) témoigne. 

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Qu’est ce que la sensibilisation à l’eau l’hygiène et l’assainissement et quelle est son importance?

La promotion à l’hygiène et l’assainissement vise à démontrer l’importance pour la santé publique de vivre dans un environnement sain en apportant des connaissances sur la corrélation entre la transmission de maladies et l’hygiène personnelle et environnementale.

Le simple fait de se laver les mains à l’eau aux moments décisifs entraîne une réduction des maladies diarrhéiques de plus de 40% !
Construire des installations hydrauliques et avoir accès à des infrastructures d’assainissement est essentiel mais sans toutefois être suffisant. Les résultats n’auront qu’un impact dérisoire si la population n’en connait ni l’usage ni les bienfaits. C’est pourquoi SOLIDARITES INTERNATIONAL met en place des projets de sensibilisation. Ces derniers se fondent sur le niveau de connaissance existant des populations, leur culture, croyances et leurs habitudes en matière d’hygiène. La perception du risque (épidémie déclarée, situation normale…), et la disponibilité des infrastructures sont également à prendre en compte pour mieux comprendre les comportements.

SOLIDARITES INTERNATIONAL a construit 10 blocs latrines double-fosse à 4 portes chacun avec lave main pour un effectif total de 2000 élèves. A chaque construction, une session de formation et de sensibilisation à la maintenance des latrines a été organisée auprès de l’équipe enseignante et du comité de parents d’élèves qui une fois le module terminé ont reçu un kit d’entretien.
Cette sensibilisation s’adresse principalement à un  public-cible tertiaire, le plus stratégique, qui est formé de l’ensemble des personnes importantes de la communauté. Ce groupe représente les forces vives qui sont écoutées et qui pourront relayer le message. Je pense aux autorités locales, religieuses, traditionnelles, aux doyens, aux maitres d’écoles… Il faut absolument les identifier et les associer à l’élaboration et la diffusion des messages. Elle se fait au moyen de projection de film sur grand écran, de théâtre de rue, et d’émissions de radio.

L’école a également une place importante dans la stratégie de sensibilisation car elle occupe une place centrale dans la communauté : après la famille c’est le lieu d’apprentissage le plus important pour les enfants. Les écoles sont aussi des endroits propices au développement et à la transmission de maladies. D’autre part, l’enfance est un moment clé pour apprendre certains comportements hygiéniques; ce qu’ils retiennent a de fortes chances d’être appliqué dans le reste de leur vie, et constituent une sorte de garantie de la durabilité des effets du programme.
Toutes les activités participatives élaborées aident d’une part à identifier les bonnes pratiques existantes et encouragent également les membres de la communauté à décider des nouvelles pratiques à adopter. L’objectif étant d’améliorer la capacité de résilience des populations vis-à-vis des risques sanitaires.

 

La sensibilisation : un métier à part entière ?

Complètement. La sensibilisation nécessite une approche très subtile et en constante évolution en fonction du message à faire passer, des objectifs de changement comportemental à obtenir, des populations cibles, des moyens à disposition… Il s’agit d’élaborer une véritable stratégie, de mettre en place et de suivre un programme de promotion à l’hygiène basé sur les connaissances et l’interactivité des populations et de déployer des moyens, des outils et des actions réalisables, acceptés localement et en accord avec les mœurs des communautés. Ainsi, puisque sensibiliser à l’hygiène et à l’assainissement requiert des savoirs-faire et des compétences spécifiques, des méthodes éprouvées et des formations ad’ hoc, c’est un métier à part entière. Il faut également savoir innover, créer de nouvelles façons de mobiliser les populations et de retenir leur attention, mettre en place des événements, des festivals préventifs, des ateliers rythmés par des intermèdes… C’est un métier passionnant principalement car on travaille directement avec les populations mais également car les résultats sont perceptibles et bénéfiques pour tous.

République démocratique du Congo

Contexte et action
  • 107 millions d'habitants
  • 179ème sur 191 pays pour l'Indice de Développement Humain
  • 524 327 personnes bénéficiaires