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Wou Ba’aden (et après) : dans la peau d’un réfugié

Publié le jeudi 28 mai 2015

Parce que la vie des Syriens ne peut se résumer à des chiffres dramatiques, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a voulu proposer au public de comprendre la réalité quotidienne de cette crise humanitaire sans précédent. Grâce au documentaire interactif Wou Ba’aden, disponible sur woubaaden.solidarites.org, vivez la vie d’un réfugié syrien au Liban. Une mise en situation dans laquelle vous devrez vous plonger. Confrontez-vous aux défis auxquels font face des centaines de milliers de personnes, jour après jour. Une expérience humaine très forte, dont voici quelques passages.

 

L’école ou la rue  pour Mohamed ?

Mohamed a 11 ans. Originaire de Homs, il vient de traverser la frontière syrienne. Il n’a plus de nouvelles de ses parents et de sa famille depuis un certain temps. Il y avait tellement de monde quand ils ont quitté Homs qu’il les a perdus de vue. Sont-ils encore vivants ? Il ne peut que l’espérer. En attendant, il fait face à une première urgence : trouver un toit.
Plusieurs options se présentent à lui. Mohamed pourrait s’installer dans un abri collectif. Mais il a aussi entendu parler d’un campement informel où se sont regroupées quelques familles venues elles aussi de Homs. Peut-être que là-bas, quelqu’un pourra lui donner des nouvelles de sa famille ? En plus, il y a une école mise en place par l’Etat Libanais, en partenariat avec les Nations Unies.
Il y a aussi d’autres enfants avec qui il pourra jouer. Mais les cours sont donnés en français, et Mohamed ne parle qu’un petit peu cette langue. Sa grande sœur lui avait bien appris quelques phrases, mais il peine à s’en souvenir. C’est difficile. Et tout cela lui fait penser à sa soeur, qui lui manque terriblement. Est-ce qu’il continue ? Ou est-ce qu’il rejoint les dizaines de milliers d’enfants syriens au Liban qui ne sont pas scolarisés ?

Enfant yeux verts Wou Ba'aden Liban

Un toit en dur pour Naïma ?

Naïma a 27 ans. Mère de deux enfants en bas âge, elle a perdu son mari lors des af¬frontements dans leur ville d’origine, Alep. Arrivée à Tripoli, dans le nord du Liban, sa priorité est de protéger sa famille. Elle a en tête de louer un appartement en ville et commence à faire le tour des agences immobilières.
Mais les appartements coûtent bien trop cher. Comment va-t-elle faire ? Soit elle reste ici et mutualise ses ressources avec d’autres familles, soit elle part à la recherche d’un campement informel, ou d’un abri collectif. Naïma voudrait plus que tout que ses enfants aient un toit solide au-dessus de leur tête. Un appartement lui semble la meilleure option. Elle décide donc de partager un petit appartement avec deux autres familles dont elle a fait la connaissance. Ils vont devoir dormir à trois dans une petite chambre. Dans l’appartement, ils sont douze, tous entassés. Mais au moins, ils ont un toit, et de l’électricité.

-Marine-Pradel-2015-Wou-Baaden-UNHCR-corps-texte

« Tenir au moins quelques mois dans cet appartement »

Naïma et sa famille ont de la chance. Rares sont les nouveaux arrivants qui arrivent à trouver un appartement, car le marché est très serré et les loyers augmentent à toute vitesse jusqu’à être prohibitifs. L’argent part vite quand on est réfugié et qu’on n’a pas le droit de gagner sa vie. Naïma espère qu’elle pourra tenir quelques mois avant de devoir quitter cet endroit.
Si elle veut que sa famille puisse bénéficier des droits accordés aux réfugiés au Liban, Naïma doit d’abord s’enregistrer, avec ses enfants, auprès du Haut-Commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (HCR). Des heures, voire des jours d’attente s’an¬noncent avant que Naïma ne puisse obtenir le précieux sésame : un certificat d’enregistrement, imprimé sur une simple feuille de papier, qui lui ouvrira l’accès à des soins de santé subventionnés, à l’école pour ses enfants, à des coupons alimentaires mensuels, ainsi qu’à une aide juridique. Elle va devoir revenir au centre faire renouveler son certificat une fois par an. Mais au fond d’elle, Naïma espère qu’elle n’aura jamais à le renouveler. Car d’ici la fin de l’année, la guerre sera peut-être finie, et elle pourra rentrer chez elle. Non ?

NB: Les personnages cités dans cet article sont des personnages fictifs.
Crédit photo: Marine Pradel 2015

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