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Mission d’évaluation en Irak

Publié le mercredi 16 mars 2016

Lapo Somigli a été le représentant de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL en Irak pendant les 5 derniers mois. Il a été en charge d’établir des contacts et de définir les contours d’une future intervention de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL au Moyen Orient. De retour à Beyrouth, Lapo partage son expérience.

enfant Irak

Quelles sont les principales problématiques qui affectent les populations en Irak ?

Le contexte irakien est complexe : Il existe un conflit ouvert avec Daech dont la ligne de front est active (entre Kirkuk et Bagdad) mais il existe aussi, et ce depuis des décennies, des conflits internes entre communautés, dus notamment aux mouvements de populations imposés sous le régime de Saddam Hussein. Il faut ajouter à cela le conflit kurde, qui a également engendré de nombreux déplacements de populations.

SOLIDARITÉS INTERNATIONAL a l’intention de venir en aide à deux types de populations vulnérables : les personnes qui reviennent sur leur lieu d’habitation, ravagé par la guerre, et les personnes toujours déplacées à l’intérieur du pays, qui n’ont pas accès à l’eau potable, au marché ou aux services de base. Pour chacune de ces populations, une aide spécifique sera apportée : pour les personnes qui reviennent sur leur lieu d’habitation, SI fournira principalement une aide monétaire (reconstruction de l’habitat), et réhabilitera les infrastructures (assainissement, accès à l’eau). Pour les personnes déplacées, l’aide d’urgence est de mise, à tous les niveaux de notre expertise : eau, hygiène, assainissement, abris et sécurité alimentaire.

Quel bilan fais-tu de ces 5 mois de mission ?

Au Kurdistan irakien j’avais déjà un chemin tracé ; SOLIDARITÉS INTERNATIONAL avait déjà mené plusieurs évaluations. De plus, comme beaucoup de choses dépendent des relations personnelles que nous lions avec chaque interlocuteur, il fallait reconstruire la plupart du réseau. Lorsque je suis arrivé à Erbil j’ai été accueilli au sein d’ONG amies (Médecins du Monde et Handicap International). A partir de là il a fallu se construire son propre réseau, en termes de sécurité, d’accessibilité aux zones d’intervention et se faire une place au sein de la coordination afin de connaitre les zones présentant les besoins les plus aigus. Une fois les premières cartes des zones dressées, et après des premières visites de terrain, nous avons pu décider de nos priorités en termes de zones d’intervention : nous avons ciblé les zones les moins desservies par l’aide humanitaire et au sein desquelles les besoins étaient importants.
Après plusieurs visites sur le terrain, nous avons repéré trois zones d’intervention possibles : Tooz, Karakin et Kirkuk, avec une base possiblement localisée à Kifri. Nous gardons des options ouvertes au cas où l’accessibilité se dégraderait.

Quelles sont les choses indispensables à l’ouverture d’une nouvelle mission ?

Sans hésiter, de l’argent, des contacts et quelques connaissances générales du contexte dans lequel on s’engage. Le plus important est de vider son esprit des suppositions. Il ne faut pas arriver avec des connaissances trop précises du contexte car cela peut nous biaiser dans notre analyse. Le mieux est de rencontrer directement les personnes sur place. Par exemple, au départ nous pensions que Tooz allait se révéler être une zone trop compliquée pour qu’on puisse intervenir. Finalement nous pensons que ce serait notre principale zone d’intervention. Il faut tout faire pour éviter de monter une mission par sentiment d’obligation ou par peur de l’échec. Il faut savoir reconnaitre lorsque ce n’est pas possible ou lorsque le contexte n’est pas favorable. Là est la véritable difficulté.

Photo : Lapo Somigli pour SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

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