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Depuis son arrivée début 2015 chez SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, Thierry Benlahsen, responsable de l’équipe d’urgence, a dû gérer plusieurs urgences dont le séisme au Népal et la crise des réfugiés à Calais. A la recherche de plus d’indépendance financière vis-à-vis des bailleurs institutionnels, il souhaite développer un fonds d’urgence pour améliorer l’efficacité et la réactivité de la réponse d’urgence.
En quoi consiste le poste de responsable de l’équipe d’urgence ?
Je suis en charge de la coordination générale de nos interventions d’urgence depuis le siège. Mon travail consiste à mobiliser les équipes, à élaborer avec la mission notre stratégie humanitaire, à faciliter la logistique administrative et institutionnelle de l’intervention. Ma mission est d’impulser une dynamique de réponse aux crises et plus largement, développer les chantiers d’amélioration de notre réponse d’urgence (comme la création d’un stock urgence, la création d’un pôle RH urgence).
Quelles sont tes ambitions pour ce pôle urgence ?
Je veux créer un outil d’intervention rapide qui permette de rester cet acteur de l’urgence dont l’expertise opérationnelle et technique est reconnue sur ses secteurs d’intervention avec une envergure adéquate. Nous voulons rapidement (sous 2 ans) avoir une capacité systématique d’intervention dans les 72 heures suivant une crise et au moins tripler notre capacité de réponse sur les besoins en eau et assainissement, en abri et en biens de première nécessité sur les premières urgences.
L’équipe d’urgence de SOLIDARITES INTERNATIONAL
Quel est le plus grand défi d’une réponse d’urgence ?
Face à des crises comme le séisme au Népal, celle des migrants en Europe ou des réfugiés du Burundi, nous rencontrons un défi de taille : le financement. Sur les premiers moments d’une crise, les bailleurs de fonds institutionnels ou privés n’ont pas encore libéré de financements. Nous devons donc répondre aux urgences sur nos fonds propres grâce à notre fonds dédié pour les urgences.
Quelle est la finalité d’un fonds dédié à l’urgence ?
Le fonds d’urgence nous permet d’intervenir et d’être opérationnels immédiatement durant les 3 premières semaines d’une urgence sans se poser la question des financements institutionnels. Il nous permet également de financer nos équipes de voltigeurs dédiés à l’urgence, qui sont ainsi capables de se déplacer à tout moment dans les 24 heures. Un fonds plus conséquent nous permettra d’accroitre notre indépendance vis-à-vis des financements institutionnels afin d’être plus autonome et plus réactif.
Le financement de ce fonds se fait grâce à nos partenaires privés (entreprises et fondations). Qu’attends-tu d’eux ?
Tout d’abord, des financements (ou dans une moindre mesure du matériel) pré-alloués, qui nous permettent une marge de manœuvre importante lors des premières 3 semaines d’intervention d’urgence. Ensuite, des compétences techniques, des expertises très précises et propres aux partenaires privés qui nous permettent d’intervenir sur des besoins très techniques comme la réhabilitation de mini-barrages hydrauliques par exemple. Enfin, nous souhaitons des partenariats de confiance, sur la durée, qui nous permettront de mettre en place des projets de recherche-développement avec objectif humanitaire par exemple et développer des partenariats de communication auprès du grand public.