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Vincent Tremeau, photographe : ‘’Je serais heureux que mes images permettent de récolter des fonds’’

Publié le jeudi 29 octobre 2015

Vincent Tremeau est diplômé en droit international de la faculté de Toulouse. Après une spécialisation en droit humanitaire, il est parti travailler sur différentes crises humanitaires (Pakistan, Haiti, RDC), pour mettre en place des projets d’aide humanitaire. Aujourd’hui photographe,  il collabore notamment avec SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Il a déjà réalisé 4 missions avec notre association et revient sur son parcours.

Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir la photographie ?

La photographie est pour moi un outil me permettant d’attirer l’attention sur certaines situations qui ne devraient pas avoir lieu d’exister. C’est aussi un moyen d’expression qui vise à sensibiliser les consciences. J’ai ainsi voulu poursuivre mon engagement d’humanitaire via ce moyen.

Tu travailles beaucoup avec des ONG, pourquoi ?

Les ONG comme SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sont des acteurs travaillant pour un changement positif sur des situations qui ne devraient pas exister. Mon travail vise à alerter les consciences sur certaines de ces situations, il est donc naturel que je travaille en coordination avec elles. Les ONG ont souvent des accès qu’il serait difficile d’avoir seul.

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C’est quoi être « photographe humanitaire » ?

C’est être sensible à la cause de l’humain avant tout, avec l’espoir que les situations dont on est le témoin puissent changer de manière positive. Dans ce sens, je suis peut-être d’abord un humanitaire, avec un appareil photo. Si un jour le sort humanitaire des personnes que je rencontre ne m’émeut plus, alors je ferai autre chose.

Tu as fait quelques missions avec SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, qu’est ce qui te pousse à poursuivre cette collaboration ?

Les bonnes relations que je peux avoir avec les staffs à Paris, qui sont ouverts au dialogue et à la créativité, toujours dans le but de pouvoir mieux sensibiliser le public. Sur le terrain ce sont les activités de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL, en lien avec l’eau, un élément vital dans un contexte de crise humanitaire. Comme beaucoup de gens me l’ont répété cette année, « l’eau, c’est la vie ». Les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur le terrain sont toutes très engagées.

Haïti, RCA, Soudan du Sud, Myanmar…Quel est le pays qui t’as le plus marqué ?

Il y a deux missions qui m’ont particulièrement marquées : le Myanmar et la République Centrafriquaine (RCA).
Le Myanmar car la situation des Rohingya dans l’Etat du Rakhine est terrible. Ils sont pour beaucoup isolés dans des camps, et sont dépendants de l’aide humanitaire. Ils ne peuvent circuler librement dans leur propre pays, et les enfants eux n’ont qu’un accès limité à l’éducation. Lorsque nous étions au Myanmar, fin juillet, c’était la mousson. Certains camps n’étant accessibles qu’en bateau, les équipes de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL ne pouvaient même pas s’y rendre à cause des trop fortes intempéries.
En RCA, je me suis rendu dans une base de SI dans le Nord du pays, à Kabo, dans une zone contrôlée par les rebelles Seleka. Travailler et apporter de l’aide humanitaire dans cette zone était un très grand challenge, notamment au niveau sécurité. Un jour nous nous sommes rendus avec un staff de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL auprès du chef Seleka de la zone pour lui expliquer que je venais documenter ce que faisais ici à Kabo. Il nous a accueillis avec des hommes en armes, et une série de munitions rangées à la perfection de manière symétrique sur sa table. C’est toujours marquant.

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Tu as donc pu voir 4 missions de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL. Quel regard portes-tu sur le travail de nos équipes ?

Le travail de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL sur le terrain est très important puisqu’il vise à apporter un élément vital : l’eau. Une eau souillée, ou le manque d’assainissement, entraînent des maladies hydriques qui peuvent être mortelles, surtout chez les enfants. Lorsque SOLIDARITÉS INTERNATIONAL construit un puits, cela permet au moins à un certain nombre de gens de s’assurer un minimum vital.

Tes photos vont être exposées lors du Gala de charité. Qu’attends-tu de cette expo ?

Les porteurs d’eau sont avant tout des porteurs d’espoir.  Si mes images peuvent permettre à SOLIDARITÉS INTERNATIONAL de récolter des fonds pour faire davantage, alors je serai ravi. Et si mes portraits peuvent amener de nouvelles personnes à davantage s’intéresser à certaines crises, alors tant mieux.

Penses-tu qu’une photo peux faire changer les choses, changer le regard, pousser au don ?

Oui. Sinon je ferai autre chose. Une photo peut évidemment pousser au don. Changer le regard aussi. Car cela concerne chaque individu en son âme et conscience.  Faire changer les choses est plus difficile, dans la mesure où ce pouvoir appartient en général à une poignée de personnes qui, souvent, ont des intérêts et des agendas autres qu’humanistes.

Photos : © Vincent Tremeau

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